Plutôt que de créer une forme, l'artiste enlève et dissout, permettant à la toile d'enregistrer les traces du temps et de l'exposition. Les couches de peinture sont brûlées par le soleil, emportées par la pluie ou chimiquement déstabilisées, révélant des surfaces entre le devenir et la disparition. Il ne reste qu'une empreinte, un résidu d'un environnement en pleine mutation.
La maison elle-même est devenue une installation totale, et la pratique de l'artiste a imité sa lente décadence. L'acte de peindre a fusionné avec la transformation de la villa, en se synchronisant avec ses surfaces. Les murs fissurés, tachés par l'humidité, la moisissure qui s'épanouit sur des revêtements autrefois uniformes, les lignes peintes à la bombe le long du sol et des murs, le limon déposé sur des nénuphars en plastique : ces interventions n'ont pas été imposées mais sont apparues comme le prolongement de la logique propre à l'espace. La maison et les tableaux coexistaient ensemble, absorbant le temps de la même manière.
Pendant un an, l'artiste a vécu dans cet environnement, permettant à l'espace de façonner le rythme de la création. Le geste final, une exposition présentée dans la villa, à l'insu de tous, est devenu l'expression ultime de l'absence. Un spectacle sans public, une archive de dissolution.
Neutral Zone est un dialogue avec le vide, un processus qui consiste à effacer, à effacer et à ne laisser que les fragiles traces du temps.